Grand vin

Le Papillon de Siam – Maxence Fermine

Début du XIXième siècle. Henri Mouhot n’a qu’une idée en tête depuis son enfance : voyager, toujours plus loin. Son rêve absolu : parcourir le Siam. Avant d’avoir la possibilité pécuniaire de réaliser son rêve, Mouhot se fera des économies en acceptant un poste de précepteur en Russie, puis rencontrera une écossaise en Italie, qu’il épousera à Edinburgh, ils vivront sur l’île de Jersey. Très vite las de sa vie rangée, il la quittera pour partir au Siam. Il obtiendra une bourse du gouvernement anglais, très soucieux de conquêtes et de prestige à l’époque. Toutefois l’académie des sciences lui enjoint, comme but de la mission, d’acquérir un papillon du Siam, espèce très rare et protégée par le Roi, dont la capture conduit à avoir la tête tranchée, ou autres joyeusetés…

Ce livre est tout à fait dans la même veine qu’Opium ou l’Apiculteur. En réalité ce n’est pas vraiment un roman mais une biographie romancée. Fermine exploite toujours les mêmes recettes. Par contre j’ai trouvé que son écriture avait évolué. J’avais déploré une certaine légèreté dans ses romans, et je le lui avais dit. Dans “Opium”, la ville de Shanghai était peu et mal décrite, ce qui donnait un côté peu crédible et superficiel. Dans le Papillon de Siam, il s’est beaucoup investi dans la documentation. Son livre est ponctué de notes historiques et de détails géographiques, qui rendent la lecture intéressante et lui donnent du corps. Son style a changé, avec un vocabulaire plus étoffé et très rigoureux. En revanche, il a aussi perdu un peu de sa simplicité… et de sa poésie ! Quoi qu’on puisse lire sur certains sites, le style Fermine n’est pas plus mauvais qu’avant. Il est différent, plus riche et plus précis.Bien entendu, cela demande plus de concentration, et certains de ses anciens lecteurs pourraient ne pas apprécier, ceux qui aimaient précisément les phrases courtes… mais simplistes… il faut aussi le reconnaitre ! Moi j’ai bien aimé.

Au rang des bémols je dirai que la fin se veut trop morale et philosophique. Dernières pages un peu légères, mais un récit bien agréable quand même. Maxence évolue. Il a peaufiné son style, il sait manier une encyclopédie (ou Wikipédia). Bien. Maintenant il faut apprendre à gérer plus que deux personnages. Allons Maxence, le Goncourt est droit devant !

“Au mont Phrabat, où vit le prince de la montagne, qui a fait vœu de pauvreté mais ne sort jamais de son monastère qu’en palanquin porté par des pages et escorté d’une nuée de jouvencelles, j’ai découvert que des dignitaires du pays ne suivaient pas toujours les préceptes qu’ils donnaient aux autres.”

Le Papillon du Siam – Maxence Fermine. Editions Albin Michel

Article publié par Noann le 25 août 2010 dans la catégorie Grand vin

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