Cru bourgeois

La salle de bains du Titanic – Véronique Ovaldé

Le cœur et la plume en plein fléchissement pour le moment, je me suis faite plus rare ici et me voici de retour vaille que vaille… Avec des kilos de lecture en retard, j’ai préféré me tourner pour l’instant vers des romans courts, espérant y trouver un peu de détente et une certaine quiétude.

Voici ma chronique à propos d’un récit qui m’a tantôt enthousiasmée, tantôt bouleversée voire désarçonnée…

Vienna rêve de revenir sur cette plage ensoleillée. Elle avait six ans et passait des vacances sereines. Tout semblait couler comme dans un conte de fées, mais les choses ont pris une autre tournure, tout a soudain basculé, tout s’est métamorphosé en cauchemar. Vienna se bat contre un destin qui s’acharne. Alors que sa mère se consume dans une lente agonie, Vienna sonde les âmes de ceux qui l’entourent, ceux qui l’entraîneront dans un naufrage.La salle de bains du Titanic

Des années plus tard Vienna se souvient … Elle repense au désarroi qui l’envahissait lorsque, petite fille, elle a disparu dans la dune. À présent elle vit une solitude morbide, se claquemure dans le silence car elle n’a pas d’interlocuteur à qui confier ses secrets, qu’elle garde scellés à jamais dans son cœur. Même le lecteur voudrait se montrer complice mais il ne sait pas grand-chose des drames du passé, ce qui a réellement consumé la vie de Vienna. En cela, l’auteure laisse libre cours aux divagations, imprègne subtilement le récit d’une atmosphère suggestive où le lecteur tient les rênes de l’énigme à sa guise et s’égare un peu.

À la lecture de ce récit – il s’agit de bouts de vie sous la forme de minis nouvelles – mon cœur a été secoué de soubresauts, à la fois de frayeur, mais aussi d’émois. Et secouée je l’ai été encore davantage lorsque la fin a sonné à la manière d’un gong, inattendue mais aussi un peu précipitée…

Un roman court mais lourd d’émotion … Une plume imprégnée de délicatesse et de poésie qui donne du baume à l’âme mais qui remue aussi à l’intérieur.

Un bémol tout de même, puisqu’il y a un et de poids, pourquoi cette fin si irascible, si brusque ?

La salle de bains du Titanic de Véronique Ovaldé, éditions J’ai Lu

Date de parution : 04/04/2012  
Article publié par Catherine le 19 juin 2012 dans la catégorie Cru bourgeois

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