Cru bourgeois

Chanson de la ville silencieuse – Olivier Adam

Une jeune fille – l’auteur ne lui a pas donné de prénom – recherche son père chanteur, star de la chanson française, disparu sans avoir laissé de lui la moindre trace, si ce n’est cette photo floue retrouvée au hasard.

Alors, elle erre désespérément, se retranche dans des cafés où elle note dans un calepin toutes ses émotions, s’égare dès potron-minet dans les rues de Paris, seule et désemparée, elle dont le père est parti dans la nuit et a fini par être déclaré mort. Elle erre encore et encore et sur foi de ce cliché trouble pris à Lisbonne, se rend là-bas, bien décidée à en savoir plus sur la disparition de son père artiste qui l’a laissée démunie, en perdition.

Elle s’accroche aux paroles des autres qui la rassurent parce qu’elle ne veut pas s’effacer ni disparaître mais prouver qu’elle existe même dans l’ombre d’un père toujours absent de son vivant et à présent mort… Mais l’est-il vraiment ? Personne ne le sait… Il a toujours mené une vie de bâton de chaise. Entre les fêtes où l’alcool coulait à flot, les filles de passage, la drogue, il ne lui restait guère de temps pour s’occuper de la gamine, qu’il confie d’ailleurs aux gens de maison en charge de l’entretien de la maison du père indigne.

Chanson de la ville silencieuseÀ présent, la voilà livrée à elle-même, portant le fardeau du désarroi, de la solitude, n’ayant d’autre objectif que de nourrir l’espoir de trouver quelque indice susceptible d’en savoir plus sur ce père disparu. Elle qui déjà avait dû endurer l’éloignement d’une mère capricieuse, exilée sous d’autres cieux.

Pourtant, vaille que vaille, la jeune fille va se libérer et poursuivre un chemin qui lui permettra peut-être de trouver des réponses aux mille interrogations qu’elles avaient cloisonnées dans son âme.

J’apprécie souvent Olivier Adam, que je suis depuis longtemps. Même si certains de ses romans précédents m’ont parfois laissée plus dubitative, comme celui-ci d’ailleurs, l’auteur, toujours tourmenté – et c’est sans doute cela qui m’émeut – toujours sensible, use et abuse de mots d’une grande tendresse, même si la gravité et la souffrance se jouxtent et s’entremêlent dans un monde de perdition. Dans le présent roman, il fait une fois encore porter par ses personnages un message d’espoir et de vérité.

Certes un beau récit, porté par une plume magistrale, mais ici plus encore, le message donné à travers l’âme de la jeune fille est un peu trop lourd à porter…

Chanson de la ville silencieuse d’Olivier Adam, éd. Flammarion

Date de parution : 03/01/2018  
Article publié par Catherine le 11 février 2018 dans la catégorie Cru bourgeois

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